L'affirmative action dans la jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis

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" On ne peut rendre sa liberté à un homme qui pendant des années a été entravé par des chaînes, l'amener sur la ligne de départ d'une course, lui dire : "tu es libre de concourir avec les autres", et se dire qu'on est ainsi parfaitement juste ". Cette métaphore du Président L.B. Johnson illustre la philosophie sous-jacente à la politique américaine de l'affirmative action qui vise, en accordant diverses formes de préférences aux femmes et aux " minorités raciales ", à compenser les inégalités de fait résultant de la discrimination passée. L'application du principe d'égalité est ainsi, au nom des principes d'équité et de justice, provisoirement suspendue. L'ouvrage présente les conditions d'émergence et de développement de ces traitements préférentiels, en mettant l'accent sur les conflits politiques et éthiques qu'ils n'ont pas manqué de susciter. Mais cette discrimination paradoxale, puisqu'instituée pour combattre la discrimination, est essentiellement étudiée sous l'angle du traitement juridictionnel que lui a réservé, depuis 1974, la Cour Suprême des Etats-Unis. L'auteur montre que le juge constitutionnel ne parvient pas, en dépit ou peut-être à cause de l'extrême sophistication de ses méthodes d'analyse, à dégager un critère, qui permettrait de distinguer entre discrimination " positive " et discrimination " négative ". Le contenu même du principe d'égalité, trop clair pour ne pas être obscur, s'avère inassignable.

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